top of page
0012.png

L'Échoppe Bordelaise ! 

22 Avril 2021

Comment ne pas tomber sous le charme du Patrimoine Bordelais ? Nous sommes très soucieux de préserver l'âme des habitations que nous héritons du passé et que nous rénovons aujourd’hui. Il nous semble pertinent de vous partager l’histoire de cette maison emblématique de la ville de Bordeaux : L’Échoppe Bordelaise ! Elle fait partie de l’identité forte de la Ville de Pierre et les visiteurs s'étonnent des longs linéaires de rue que les échoppes partagent avec les maisons à un étage dont elles dérivent. Si habiter dans une maison mitoyenne est chose habituelle dans les villes françaises au 19e siècle, la qualité architecturale des maisons bordelaises est remarquable par l'usage systématique de la pierre, souvent sculptée, même pour les maisons les plus modestes. L’histoire de cette maison nous montre la richesse des variations formelles et programmatiques qu'elle propose à partir d'un schéma spatial simple, les populations et les activités différentes qu'elle abrite, jusqu'à ses transformations contemporaines par des habitants qui l'apprécient toujours autant aujourd’hui ! 

 

Loin d'atteindre la notoriété de la place de la Bourse et de son miroir d'eau, ou de la «grande façade» du XVIIIe siècle, l'échoppe fait cependant partie du périmètre bordelais labellisé patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco en 2007. Pour atteindre le coeur de la ville, le visiteur ne pourra éviter de traverser les paysages composés de maisons basses qui forment un vaste écrin de pierre à la ville-centre. Initialement destinées à l’artisanat et commerce puis à abriter une population ouvrière, les échoppes bordelaises sont aujourd'hui devenues un habitat très prisé ! Elles sont principalement situées dans les quartiers de Nansouty, Saint-Augustin et Caudéran à Bordeaux mais également dans les communes proches de Bègles, Talence et Le Bouscat. On en dénombre aujourd’hui plus de 10 000 !

Origine

 

Ses racines sont complexes et lointaines. Il faut distinguer l'origine du nom du dispositif spatial de cette maison à rez-de-chaussée. Pendant la période médiévale, le terme eschoppe ou choppa désigne, à Bordeaux comme ailleurs, une petite boutique ou un atelier d’artisan sous forme de baraques en appentis, construites en bois et couvertes en tuiles qui pouvait probablement servir aussi à l'habitation, le plus souvent adossé à la muraille de la cité. Plus tard au 17e siècle, quelques-unes ont une pièce d'habitation au premier étage puis au début du 18e siècle, le mot désigne une chambre groupée avec d'autres, puis une habitation exclusivement urbaine, qui se distingue nettement par son prix. 

 

Le terme a perduré en s'adaptant aux nouveaux usages et a fini par désigner un type d'habitat apparu au 18e siècle, à la faveur d'une période économique florissante. Construite alors en pierre, c'est un objet de spéculation pour toutes les classes de la société qui les louent aux plus démunis, quand elles n'appartiennent pas à leurs occupants. Dans un inventaire de 1750, elles sont décrites comme des pièces uniques entre 25 et 45 m² servant à la fois de lieu de travail et de logement, avec parfois une cave.

 

Il y a donc entre le 15e et le 18e siècle un double glissement sémantique du mot : de boutique adossée au rempart, l'échoppe devient une petite habitation, généralement composée d'une pièce unique, combinant lieu d'habitat et de travail. On y gagne parfois de la surface par une seconde pièce en enfilade de la première, ou une rochelle (mezzanine) pour y dormir. Mais il faut attendre 1830 pour qu'apparaisse le type reconnu et décrit comme une maison dérivée de la maison à étage, de laquelle elle copie les dispositions du rez-de-chaussée. L'échoppe est donc la fille de la maison à étage et est aussi un système urbain intelligent qui a permis aux habitants de vivre en ville avec les avantages de la campagne.

 

En observant les caractères de la maison à étage, il apparaît clairement que l’échoppe partage avec elle un capital génétique qui en fait sa fille. Les deux types de maisons sont construits à l'alignement et en mitoyenneté, sur des parcelles en lanière, qui ont entre 6 et 9 mètres de largeur, sur une profondeur très variable de 20 à 50 mètres.

 

Dès le 18e siècle, et courant du 19e siècle, période d'essor économique important, la population de Bordeaux augmente en raison de l'arrivée d'ouvriers agricoles attirés par les emplois. De nouveaux quartiers sont créés, dans lesquels on retrouve des alignements d’échoppes. À partir de cette période, ce type architectural engendre les premiers faubourgs au-delà des cours jusqu’aux nouveaux boulevards. Ce type de maison, construite à rez-de-chaussée, occupe des rues entières et se mêle aux maisons à étage. L'échoppe arrive comme maison ouvrière bordelaise, qui entre en concurrence au milieu du 19e siècle avec la première génération de maisons à étage destinée elle aussi à une population modeste.

 

Apparaît une répartition en trois couronnes où l'on passe progressivement, du centre vers la périphérie, d'un paysage composé exclusivement de maisons à étage vers une densité de plus en plus forte de maisons à rez-de-chaussée pour atteindre au-delà des boulevards une large majorité d’échoppes. Ainsi se bâtit pendant tout le 19e siècle et jusqu'aux années 1930 le vaste territoire de la première banlieue de Bordeaux, offrant un paysage urbain de faible hauteur qui caractérise encore les entrées dans la ville. Les espaces publics y sont presque toujours limités aux rues (peu de places ou de squares), ce qui met en évidence la dimension spéculative des opérations qui ont présidé à la constitution de ces quartiers, où tout « gaspillage » d'espace est évité. En effet, jusqu'au milieu du 20e siècle, la tradition française laissait à l'initiative privée le soin de composer la ville par additions de lotissements. Bordeaux ne fait pas exception et c'est par cette procédure que, propriété après propriété, la campagne s'est urbanisée ! 

Règlementation

 

Une suite de règlements feront suite face à l'ampleur du phénomène d'urbanisation pour mieux maîtriser les initiatives privées qui sont difficiles à contrôler. Plusieurs arrêtés municipaux en 1865 précisent les conditions d'ouverture de rues nouvelles et instaurent l’«autorisations de voirie», l’ancêtre du permis de construire : percer une rue ne peut être fait sans autorisation et bâtir sur une parcelle doit faire l'objet d'une demande. Mais le règlement sur l'ouverture des voies est peu respecté et en 1880 le maire Albert Brandenburg expose une situation encore très préoccupante, avant d'élaborer un règlement plus dur, sous la surveillance de services qui se sont étoffés. Désormais, le dimensionnement a pour vocation de contrôler ce qui concerne l'intérêt général : la relation à l'espace public dont l'alignement est imposé, la solidité de la construction et la salubrité. 

 

L'échoppe du 19e et du début du 20e siècle, même les plus modestes, sont construites essentiellement en pierre de taille, ce qui donne aux paysages des rues leur caractère singulier, unitaire, rythmé par le gabarit toujours identique des blocs de pierre de 33cm de hauteur, déclinant des teintes du blanc au doré, sa toiture est asymétrique avec un faîtage parallèle à la rue, les tuiles sont le plus souvent des tuiles de Gironde. Les portes d'entrée, les volets, les menuiseries et les parquets sont en bois de chêne ou de pin. La porte est le plus souvent surmontée d'une imposte vitrée qui permet d'éclairer le couloir. Aussi, le gros œuvre doit se limiter à la pierre, moellon, brique associée à la pierre et les murs en bois sont interdits sauf pour des ateliers afin d’éviter de probables incendies. La maison est presque toujours bâtie au-dessus d'une cave, plus ou moins enterrée. Sous l'ensemble de la maison ou seulement sous la partie du côté rue, elle ouvre par des soupiraux permettant de faire passer le charbon ou les barriques de vin depuis le trottoir.

Typologie

 

La typologie comme mode opératoire est mise en place, celle-ci répond à un système de valeurs symboliques, à des pratiques précises, à des codes sociaux reconnus par tous. Un type architectural se définit par une organisation spatiale, un programme fonctionnel, un système constructif, quelquefois un décor, et un mode de relation à l'espace public. Au-delà des données communes qui définissent son appartenance à un type architectural, chaque habitation peut avoir des variantes. C'est au cours du 19e siècle que la typologie bordelaise de première banlieue est arrêtée, couvrant l'ensemble de la hiérarchie sociale : la maison ordinaire à un étage, sa version hôtel particulier et sa version modeste à rez-de-chaussée. Un type peut emprunter des caractères à un autre. Le plus souvent il s'agit pour une classe sociale de s'assimiler à une autre plus élevée travers l'architecture de sa demeure. C'est ainsi qu'une typologie, à si elle est identifiable, évolue sans cesse et n'est jamais figée dans le temps long.

 

Chacun contribue au paysage commun, tout en exprimant sa personnalité et en répondant à ses besoins. La façade de sa maison est ce que l'habitant montre de lui sur l'espace public, son lieu de représentation, et il y met souvent le prix, en suivant les modes architecturales qui se succèdent ou en se limitant au raisonnable néoclassicisme. Les autorisations de voirie montrent qu'un propriétaire pouvait faire le projet d'embellir la façade de son échoppe pour lui donner un peu plus de hauteur, un décor sculpté, une balustrade ou un attique. Un propriétaire qui souhaite « ornementer » la façade de son immeuble envoie un dessin aquarelle digne de son projet, d'une facture rare dans les dossiers de voirie. La décoration des façades est plus ou moins riche. Depuis la simple bordure de denticules sous la corniche, les frises se décorent, au fur et à mesure des époques, de feuilles d’acanthe ou d’arabesques tandis que les linteaux des portes et fenêtres s'agrémentent de guirlandes de fleurs et de fruits, de mascarons à tête humaine ou animale.

 

Les nouveautés transitent entre les habitations des différents niveaux sociaux, de l'aristocratie et de la bourgeoisie la plus aisée aux classes populaires. Certaines dispositions spatiales se transmettent des habitations cossues aux maisons ordinaires de la période suivante, de même que les espaces et techniques liés à la modernité de chaque période : le confort, l'hygiène, plus tard la voiture, par exemple. Pendant une période que l'on peut situer entre 1890 et 1914, si la maison à étage connaît de multiples variations dans son organisation, l'échoppe apparaît plus conservatrice dans son plan, même si elle adopte quelques caractères modernes.

 

Les théories sur « l'art de la distribution » qui débutent au 18e siècle et se développent au siècle suivant sont considérées comme une spécificité de l'architecture française. Concernant d'abord les demeures de l'aristocratie, cette commodité se transmet lentement aux maisons plus modestes. Ainsi, le système distributif de l'échoppe du XIXe siècle caractérise sa modernité, élément essentiel la distinguant de ses ancêtres qui ne comprennent qu'une seule pièce ou des pièces en enfilade, c'est-à-dire commandées les unes par les autres. À la fin du XIXe siècle, on trouve d'ailleurs encore quelques rares échoppes « archaïques » par l'absence de dispositif distributif.

 

La particularité de l’échoppe est d'être une maison en pierre de taille mitoyenne (d'un seul niveau à l'origine) entre rue et jardin, ce jardin à l'arrière étant un jardin potager à l’époque. Il était essentiel puisqu'il permettait à la famille de subsister. A l’avant, la rue était un prolongement naturel de l'espace privé où les enfants pouvaient jouer et les gens s’asseoir pour discuter. On devine encore aujourd'hui cette utilisation de la rue avec les rideaux qui subsistent devant certaines portes et qui permettaient de laisser ouvert afin de ventiler les échoppes.

 

Modeste, l'échoppe "simple" ne possède sur l'avant qu'une porte d'entrée et une fenêtre. Sans ou avec peu de décoration sur sa façade, elle est généralement conçue pour les ouvriers. Elle se compose de trois pièces en enfilade distribuées par le couloir latéral avec la courante pièce noire au milieu. Elle appartient souvent à un propriétaire qui en possède plusieurs. 

 

Plus cossue, l'échoppe "double" dispose d'une à deux fenêtres de part et d'autres de la porte d'entrée. Elle reprend les mêmes caractéristiques que l'échoppe simple, le couloir central distribuant quatre à six pièces. Sa façade est souvent ouvragée.

 

Un nouvel épisode important de l'histoire de l’échoppe, est caractérisé par l’apparition des premières Habitation à bon marché (HBM) qui se fondent dans le paysage commun des échoppes sans qu'il soit possible de distinguer cet habitat en «accession sociale» des autres habitations afin de ne pas stigmatiser l’habitat social que trop souvent on éloigne des centre-villes ! "Nous ne faisons pas œuvre de charité, mais bien œuvre de solidarité sociale. [..] La charité suppose l'inaction, et la solidarité suppose, nécessite même l’effort." (Charles Cazalet, 1890). Et paradoxalement, à Bordeaux, l’échoppe née de la maison va finalement s’embourgeoiser et lui voler la vedette vers la fin du 19e siècle et acquérir une sorte de valeur emblématique locale. Elle ne se contentera plus d'être la maison ouvrière, mais sera parfois adoptée par des familles au mode vie bourgeois, comme en témoignent les éléments de confort et les indices d'une domesticité permanente. L’échoppe bourgeoise plus cossue reste le plus souvent traditionnelle dans son plan. Le séjour double n'y est pas recherché. En revanche, de vastes vestibules se développent souvent au centre de la maison et les vérandas peuvent muter en jardins d'hiver aux verrières complexes.

 

Avant de s'étendre, les villes se densifient. C'est un processus « naturel » d'évolution urbaine. Les pratiques en usage depuis toujours sont le remplissage de la parcelle et la surélévation d'un ou de plusieurs niveaux. L'extension latérale est une solution lorsqu'un propriétaire a acquis plusieurs parcelles contiguës. Ces constructions qui investissent des espaces libres, la densification par «surhaussement» est une pratique très courante qui ne modifie pas l'emprise bâtie et permet d'agrandir sa propre maison, mais aussi de rentabiliser un bien immobilier en créant un ou deux logements de plus dans un immeuble à loyer. Certains n'hésitent pas à exploiter leur parcelle autant qu'il est possible en profondeur et en hauteur, avec des logements dans lesquels la cuisine ou l'unique chambre ne reçoit pas de lumière du jour. La surélévation peut induire un remaniement complet, mais elle peut aussi être simple, si les murs ont la solidité requise. 

Modernité

 

D'abord maison ouvrière, sa notoriété lui vaudra à partir de la du 19e siècle d'être parfois adoptée par la bourgeoisie bordelaise qui réussit à y intégrer les éléments de confort qu'elle exige. Tout en conservant ses caractères, elle parviendra à subsister jusqu'à la période de l'entre-deux-guerres en s'adaptant à la modernité, malgré la concurrence du pavillon isolé qui commence à occuper l'espace des périphéries sous la forme de vastes lotissements. Les paysages illustrent bien cette évolution: plus on s'éloigne du centre-ville, et particulièrement au-delà des boulevards et à la Bastide, plus les maisons ont tendance à d'abord s'éloigner de l'alignement, puis à divorcer de leur voisine.

 

Mais certains résistent à la pression des modèles de maisons isolées diffusés par la presse pour leur préférer une traditionnelle échoppe dans un lotissement urbain, dont ils peuvent choisir le décor, plus ou moins moderne. Certains caractères anciens sont conservés: la tradition d'habiter en maison mitoyenne, le goût du décor sculpté, la pierre comme matériau de construction. Pendant cette dernière période de vie, la maison urbaine mitoyenne suit plusieurs directions qui sont celles habituelles à tous les temps de changement. Chacun choisit sa modernité par le plan, la façade, le décor ou parfois le mode constructif !

 

L'introduction du garage fait office de catalyseur pour signer la disparition définitive de l'articulation raffinée entre le jardin et les pièces de la vie familiale par la véranda. La pratique du rez-de-chaussée surélevé dans les échoppes impliquait déjà de renoncer à ce caractère bordelais de la maison de ville. En abandonnant peu à peu ses spécificités locales et en tendant vers une maison moins singulière et des formes plus universelles, le cycle de l'échoppe se termine dans les années 1930, s'inscrivant ainsi dans cette période de transition de l'histoire de l'architecture, entre culture classique et émergence du Mouvement moderne qui devra attendre la seconde reconstruction pour devenir dominant et voir dans la ville classique qu'insalubrité et mauvaises conditions de vie, ne manqueront pas de l’attaquer violemment : « L’échoppe type est donc un immeuble ayant toute sa partie centrale insalubre et une partie de sa façade postérieure asphyxiée par la vérandah dont la vogue, au mépris de toute règle d'hygiène, grande au siècle dernier. Les échoppes, qui ont la faveur du public, sont accolées les unes aux autres. Elles respectent bien a été soigneusement l'alignement prescrit et s'étendent en longues et monotones théories, sans caractère et sans passion. » (Jean-Baptiste Philippon, 1953)

 

Les habitants n'ont en effet jamais déserté la petite maison et l'ont fait vivre. Le vaste volume qu'elle propose, sans murs porteurs intermédiaires, permet de recomposer et moderniser son intérieur et la pratique historique du surhaussement pour l'agrandir s'est poursuivie jusqu'à nos jours, de façon plus ou moins élégante. Dans les années 1980, la première banlieue est réinvestie par des habitants des classes moyennes et supérieures qui mesurent tout l'intérêt d'habiter une maison individuelle proche des équipements de la ville. Ainsi, les échoppes, souvent construites pour ou par des ouvriers, ont presque toutes perdu aujourd'hui leur destination populaire au fil du renouvellement des générations. L'imbrication des classes sociales tend alors à disparaître de ces quartiers tandis que les lieux de travail les ont désertés. L'attention patrimoniale dont ils font l'objet depuis les années 2000 n'est sans doute pas étrangère à ce processus de gentrification. Pour échapper à l'écueil de la « muséification de la ville en la laissant vivre, la Ville a mis en œuvre des moyens susceptibles d'établir un juste équilibre entre protection et évolution.

 

Ainsi a été créé en 2004 un service chargé du « recensement du paysage architectural et urbain pour procéder à l'inventaire le plus exhaustif possible du bâti à partir d'archives et d'observations sur le terrain. Cet imposant travail a abouti à l'élaboration de règles spécifiques par secteurs, rues et îlots.

 

La réglementation patrimoniale est destinée à empêcher ce qui est considéré comme des errements, fautes historiques ou fautes de goût. Les modes d'extension sont désormais très surveillés et les remaniements du côté jardin sont préférés à ceux qui touchent au paysage de la rue. Les modifications contemporaines du côté de l'espace public, notamment les surélévations, sont en effet rarement jugées satisfaisantes. Les nouvelles mesures les analysent à l'aune de deux critères: l'un architectural, propre à chaque maison (son intérêt comme unicum), et surtout l'autre, urbain, qui la considère dans son contexte, prenant en compte la notion de séquences paysagères. Il semble que la solution du « retour à la pierre », assez consensuel et perturbant peu le paysage de la rue, réunisse la majorité des suffrages aujourd'hui.

Futur

 

Au-delà de « l'art d'habiter » bordelais que les échoppes symbolisent, grand prédateur de terrains fertiles et induisant un usage excessif les formes urbaines qu'elles constituent avec leurs soeurs aînées, les maisons à étage, peuvent être lues comme un exemple de ville durable si l'on considère les qualités exigées aujourd'hui pour penser la ville autrement, notamment pour élaborer de nouvelles organisations de quartiers de maisons individuelles. En effet, selon la même procédure - le lotissement privé -, et en répondant au mode d'habitat préféré de la majorité des Français - la maison individuelle -, la première banlieue de Bordeaux offre une morphologie urbaine plus écologique que l'habitat pavillonnaire, de la voiture. En effet, l'association des maisons par mitoyenneté et à l'alignement le long des rues aboutit à la composition d'îlots au cœur vert, silencieux et perméable (en moyenne 30 % du sol), à une économie de l'espace grâce à une densité performante (60 à 100 logements à l'hectare, contre 10 environ pour le pavillonnaire). Même si elles mériteraient d'être améliorées du point de vue de leur efficacité thermique, les maisons elles-mêmes ont de bons atouts : elles sont isolées par leurs voisines, la pierre a une bonne inertie thermique et les vérandas peuvent jouer le rôle d'espace tampon entre le dedans et le dehors ou être transformées en serres bioclimatiques quand leur orientation s'y prête. Un cadastre solaire établi par la Ville de Bordeaux montre pour chaque maison son potentiel de production d'électricité par panneaux photovoltaïques. Une des forces essentielles de ces quartiers est leur résilience : facilité de gestion sur le long temps, capacité de densification, de renouvellement et d'adaptation aux évolutions des modes de vie au cours des siècles tant à l'échelle urbaine qu'architecturale.

 

L'enchaînement des valeurs qualitatives et financières attribuées à ces quartiers de la « petite banlieue » au cours du xx siècle n'est pas étranger au processus observé dans de nombreuses villes européennes: rejetés dans les années 1950, ils sont désertés ensuite par les lieux de travail, puis intéressent les classes favorisées à partir des années 1980; enfin, la société les distingue par leur Patrimoine dans les années 2000. La phase la plus récente est de considérer ces quartiers, et plus largement la ville historique, comme porteuse d'enseignements pour la ville du futur.

 

Aujourd’hui très recherchées pour leur authenticité et pour leur proximité immédiate avec le centre-ville. Les futurs acquéreurs donnent une nouvelle vie aux échoppes en revoyant entièrement les volumes et les surfaces pour en faire des espaces spacieux et agréables à vivre.

 

C'est pourquoi, le Cabinet Biec, Maitre d'Oeuvre Bordelais, s'engage à rénover ses espaces emprunts d'histoires dans le respect des traditions avec empreinte de modernité certaine !

Vous pouvez découvrir nos réalisations d’Échoppes :

> PROJET TAUZIN : Rénovation Complète d'une Échoppe de 110 m² dans le Quartier Saint Augustin Tauzin à Bordeaux I 2020

> PROJET ÉCHOPPE : Rénovation Complète d'une Échoppe de 120 m² dans Bordeaux I 2012

> PROJET ÉLÉVATION : Surélévation de 30 m² d'une Échoppe à Bègles I 2014

> PROJET BALZAC : Rénovation Complète d'une Échoppe de 80 m² rue Honoré de Balzac à Bègles I 2014

Source Textes et Photos : L’Échoppe de Bordeaux, Patrimoine Mondial de l’Humanité, Chantal Callais et Frédéric Ruault aux Editions Les Ateliers Geste, 2020.

À très bientôt !

Cabinet BIEC

09 81 13 95 17 / contact@biec.fr

0013.png
XX.png
0012.png
0017.png
SS.png
0020.png
0014.png
C.png
0016.png
0018.png
004.png
005.png
0022.png
0010.png
006.png
0023.png
008.png
003.png
009.png
0011.png
0019.png
0021.png
001.png
0015.png
002.png
0012.png
0024.png
bottom of page